. Report by Tournesol sur 3boom.net

 - MAIS COMMENT FONT-ILS ?

La teuf des UbiK & des MeteK, comme LES teufs des UbiK/MeteK, fut très bien... Oui, on peut le dire, elle a laissé, en tout cas dans la petite bande que nous y constituions, un souvenir des plus agréables. Vraiment, on pourrait être en droit de se demander comment ils font. En effet, on pourrait penser que ces deux sound-systems, comme tout autre son, malgré le fait qu'ils portent le flambeau des plus vieilles tribes du coin Aix/Marseille, devraient essuyer à plein pot tous les désagréments du monde de la free à l'heure actuelle... Et pourtant rien n'y fait, leurs teufs fleurent toujours bien le bon vieux boum- boum de la garrigue d'antan, le temps n'érode en rien les sourires et les bons feelings de leur public, pourtant renouvelé par des myriades de nouveaux arrivants pas forcément initiés, leur attitude "roots" et leur organisation "à l'ancienne" sur une recette qui a fait ses preuves (oserais-je dire "rock'n'rollesque" par clin d'oeil ?) ne sentent pas le rance. But why ? Tentons de déchiffrer plus avant cette alchimie savamment orchestrée par ces braves gars qui nous font toujours autant plaisir depuis quelques 5-6 années.
 
 - LA ZIK

Et oui, la musique, principal ingrédient de leurs teufs, car ni MeteK ni UbiK, disons-le cache, ne brillent par des prestations autres que musicales (ici, point de visu, point de théâtre, peu de tentures : le minimalisme à l'extrême, on pourrait les huer lourdement sur cette simple description). Leur musique, pourtant, déborde de disques connus, que dis-je, archi-connus, supra connus... C'est d'ordinaire ce qui nous pousse à dire que le mouvement se meurt artistiquement aujourd'hui, qu'il s'étouffe peu à peu : que de la musique, et de la musique supra connue. Et pourtant, avec ces deux sons, le défaut devient avantage. Il est évident que les disques qu'ils passent sont bons, très bons, et qu'ils sauront encore longtemps faire leurs preuves. Associés au savoir-faire de leurs DJs inimitables, ils constituent un coktail imbattable. Il semble donc qu'avec ces sons la fameuse règle technoïde de la durée de vie extrêmement réduite des production ne soit pas de mise. Ces sons ont l'art du choix DU disque crossover qui passera les époques et les modes et se bonnifiera comme le bon vin, là où d'autres tomberont directement dans un lieu commun en passant un disque vieux de 6 mois... Bravo pour ca, bravo surtout, je ne le dirai jamais assez, de ne pas tomber dans la soupe SuperKoOore ambiante que réclame le bon peuple technoïde. Votre recette musicale fonctionne à merveille, en tout cas de l'avis de notre petit groupe. Allez, arrêtons la pommade pour vous adresser un reproche, parce que quand même, faut pas déconner : votre son fut mal réglé durant la nuitée, plein de problèmes, trop de basses, puis trop d'aigus, puis plus rien, puis rebelotte... L'art d'engrainer les foules ! L'art aussi de faire pleinement accepter le réglage top du matin (la classe, ca pétait vraiment !), collant parfaitement à la résonance du lieu (sous un pont de l'autoroute Arles-Nîmes, à la frontière des Bouches-du-Rhône - juste sous le panneau ! Bonne vieille recette de vieux briscard de la free pour dérouter les bleus - le long du petit Rhône).

 - LE LIEU

Puisqu'on est dans les descriptions, allons-y : chouette endroit, proche d'Arles (Trinquetaille), que vous avez su décorer à la roots : juste ce qu'il faut de boue, deux ou trois semi-remorques savamment déversés à droite à gauche, dont une bonne flaque au milieu du chemin d'accès et une (ne nous en privons pas) presque devant le dance-floor, pour que les teuffeurs se resserrent sur le son, et pour que les shoes et les bas de futals soient colorés à souhait (le beige vous va si bien !). A la donation, qui comme d'habitude bloquait immanquablement le convoi, vous fûtes punks à souhait, engrainant les voitures qui ne daignaient pas verser leur dû avec un soupcon de violence. Trop, serait-on tenté de croire ? Peut-être pas : une jolie voiture toute neuve avec quatre personnes pas foutues de sortir 10 balles, c'est peut- être un peu osé, d'où une petite canette savamment jetée sur l'arrière... Ce fut l'image de mon arrivée à la teuf. Cette violence que je n'aime pas trop n'a pourtant pas été l'apanage de la fête, alors que souvent la caille fait souvent rage, et que le stupide teuffeur la rejoint tout aussi bêtement. C'est là que la question se pose : comment trouvez-vous ces endroits qui, malgré vos flyages massifs et votre réputation, n'attirent que si peu de personnes aux comportements indésirables (car rappelons-le, personne n'est indésirable en teuf, seulement des actes) ? Là, le mystère reste entier. Ainsi, l'ambiance générale fut pacifique, alors que l'hiver et le froid prêtent souvent à dramatiser encore plus le bad climat ambiant... Peu de vente à la criée, pas de véritable couloir de la drogue (reste tout de même le problème de la cradeur des teuffeurs, ces gros porcs), mais comment passez-vous au travers de ces gangrènes modernes de la teuf ? Bravo ! Nous pûmes croiser dans cette fête les hautes figures du public sud-est. Du pilier Géant Vert des punks années d'Öko System aux représentants de la relève aixoise du Tawa sound-system (ca y est, ils ont un nom !), vous fîtes l'unanimité, semble-t-il. Il est de bon ton d'aller dans vos teufs user de sociabilité, mais bien plus qu'à un dîner mondain, on s'y amuse ! Et pour ajouter un peu d'originalité, les bleus furent cakis (des gendarmes en uniforme inhabituel), discrets et peu gênants par ailleurs (en tout cas au moins jusqu'en début d'aprèm, après, je ne saurais dire). EN CONCLUSION Continuez, continuez, continuez ! Mais essayez d'ajouter un petit quelque chose, tentez de montrer l'exemple... Et finalement pourquoi, elle sont si bien, vos teufs ? Allez, quand même, un petit effort ! Et puis ne vous fiez pas à ce que je raconte, c'est simplement que vous faites partie de mes meilleurs souvenirs, alors mes rapports vous concernants sont hyper subjectifs et orientés, na ! Mes photos (yen aura pas beaucoup) arriveront prochainement.
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